Quelques éléments d’histoire de Laruns
« L’endroit où abondent les landes »
Le nom de Laruns (Laruntz en Béarnais)
Il aurait différentes origines toujours en discussion. La plus répandue est que Laruns viendrait du mot « Larhuntz », qui signifie « endroit où abondent les landes ».
Le blason de Laruns
D’azur à un fouteau (hêtre) terrassé de sinople, adextré d’un ours assis contourné de sable et sénestré d’une vache de gueules, la queue tournée au-dessus du dos, l’extrémité vers senestre, l’arbre accosté en chef de deux fleurs de lys d’or.
Si l’histoire humaine de Laruns et de la vallée d’Ossau est très riche et très longue à développer, en voici tout de même quelques éléments…
De la Préhistoire à l’Antiquité
Peuplée par des tribus de chasseurs-cueilleurs puis d’éleveurs depuis la préhistoire (de nombreux tumulus, cromlechs et autres vestiges protohistoriques sont présents sur le territoire), Laruns et la haute vallée d’Ossau a connu un long développement essentiellement basé sur le développement de l’économie agro-pastorale.
La tribu celtibère des Osquidates s’installe ainsi et se développe sur tout le Haut-Béarn jusqu’à l’arrivée des romains vers -60 avant J-C. Pendant près de 500 ans, les Romains développent les routes, les techniques agricoles, les échanges commerciaux, mais le fonctionnement des vallées, basé sur l’élevage et l’exploitation collective des prairies d’altitude de manière semi-nomade (ou pastoralisme), se maintient.
Moyen-Âge
A la dissolution de l’Empire romain d’occident, plusieurs invasions se succèdent dans les vallées alors que le christianisme se développe : Vandales, Wisigoths, Arabes, Vikings (dont l’expansion fut stoppée lors d’une fameuse bataille à Castet) passent par la vallée d’Ossau. Cette période de troubles passée, l’économie agricole se développe à nouveau.
La stabilité du contexte local voit peu à peu se développer un mode de gouvernance local et démocratique précurseur en son temps.
Une entité gouvernante, la « Jurade d’Ossau », composée des représentants élus des 8 communes du Haut de la Vallée, se met ainsi en place à partir du 14ème siècle. Se réunissant à Bielle la jurade avait pour rôle de favoriser le respect des droits et du bien être des habitants, et de rendre la justice des affaires locales, notamment d’assurer le respect des traités pastoraux.
C’est vers cette époque que le Pont-Long, vaste zone de landes humides au nord de Pau, est utilisé par les éleveurs d’Ossau pendant l’hiver. Cette zone deviendra progressivement propriété des habitants de la vallée, aujourd’hui représentés par le Syndicat du Haut-Ossau. Toujours propriété des communes du Haut-Ossau, le Pont-Long constitue aujourd’hui la plus grande ferme des Pyrénées-Atlantiques et, avec ses entreprises installées dans une zone d’activité, l’un des centres économiques majeurs du Béarn.
Les temps modernes
Si l’économie agro-pastorale a marqué et marque toujours la vie économique, culturelle et sociale de la vallée, le 17ème siècle voit le développement de l’industrie des mines (de fer et de cuivre essentiellement) et des carrières de marbre blanc. L’exploitation forestière, à son apogée au début du 18ème siècle, a notamment servi à l’alimentation des forges, et les bois de mâture à la fabrication des mâts des navires de la Marine Royale de Louis XIV. Certaines traces des chemins empruntés par les arbres sont toujours visibles et désignés comme « chemins de la Mâture ».
L’époque contemporaine
19ème siècle
Sous le règne de Napoléon III et de sa femme l’Impératrice Eugénie, un tourisme basé sur la fréquentation des sources chaudes va se développer: le thermalisme.
Au 19ème siècle, c’est ainsi toute l’aristocratie européenne qui fréquente les Eaux-Chaudes et les Eaux-Bonnes, et l’arrivée de ces touristes fortunés va apporter de nombreuses transformations dans la vallée : création de la Gare de Laruns, de ponts, de bâtiments, de promenades, de monuments…. Certains de ces aristocrates aventureux vont explorer, en compagnie de guides locaux dont certains deviendrons réputés, les chemins et sommets de la vallée : c’est le début du Pyrénéisme, et du tourisme en montagne.
20ème siècle
Le ski arrive dans les Pyrénées par la Vallée d’Ossau au début du 20ème, et les stations de sports d’hiver de Gourette puis d’Artouste vont peu à peu se développer.
Sur l’impulsion de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, l’hydroélectricité se développe également dans la haute vallée au début du 20ème siècle, avec des travaux titanesques de création de barrages et conduites toujours en fonctionnement aujourd’hui. Les travaux de création du barrage d’Artouste vont d’ailleurs permettre la création du Petit Train d’Artouste, servant initialement au transport des ouvriers de l’hydroélectricité.
21ème siècle
Aujourd’hui l’économie locale reste toujours essentiellement basée sur la valorisation des ressources naturelles du territoire. L’hydroélectricité, le pastoralisme, le thermalisme, les sports d’hivers et d’été, le tourisme, l’exploitation forestière, continuent de faire vivre Laruns et la vallée d’Ossau, et ses habitants, héritiers de cette histoire millénaire et riche, continuent chaque jour d’en écrire de nouvelles pages…
De nombreux ouvrages ont été écrits sur la riche histoire de Laruns et de la vallée d’Ossau, et sont disponibles notamment à la médiathèque municipale.
Pour en savoir plus
Sites internet
- « Histoire & Mémoire en Ossau »
- « La Vallée d’Ossau, culture et mémoire » par Bernard CAUHAPÉ
Ouvrages
- René ARRIPE, Ossau 1900, le canton de Laruns, 1987, Loubatières
- Jean JOANICOT, La vallée d’Ossau à travers les âges, 1971
- Henri SARRAILH, Des commissions syndicales de la vallée d’Ossau, étude historique et économique, réédition du Syndicat du Haut-Ossau en 1986